La politique est l’espace des solutions. Je crois que le temps est venu pour nous d’y croire à nouveau. Cela implique d’avoir des raisons d’y croire.
Déserter la politique revient à s’enfermer dans l’impuissance, à se satisfaire d’un état d’alarme continuée ou à revendiquer un pouvoir supérieur pour les groupes les plus motivés. L’un des dangers de notre époque serait d’oublier que l’engagement est un processus d’apprentissage qui doit toujours se situer dans une démocratie, c’est-à-dire trouver un relai dans un engagement politique.
Les propositions que je formule ont l’espoir de retrouver le chemin qui conduit de l’un à l’autre et le récit qui l’accompagne.
Je propose la création d’une dotation universelle de 5000 euros pour tous les jeunes. Accessible sur des livrets bancaires, cette dotation pourrait financer la création d’une activité professionnelle, la poursuite d’études supérieures, la réalisation d’une année de césure, l’acquisition d’un logement ou tout autre projet validé par un comité de citoyens tirés au sort. Il existe plusieurs options de financement.
Je propose la création d’une Assemblée de cent citoyens tirés au sort parmi une liste de volontaires, pour une durée de cinq ans non renouvelable. Cette Assemblée serait chargée d’organiser chaque année un petit nombre (une dizaine) de conférence de consensus, sur les sujets dont elle est saisie par les citoyens. Elle serait chargée d’organiser – et animer – l’exercice d’un droit de pétition. Elle aurait une responsabilité toute particulière, celle de proposer à la fin de chaque quinquennat, un ou deux projets à référendum.
Je propose de reconnaître le droit pour tout citoyen à expérimenter un projet, quitte à déroger aux lois et règlements en vigueur selon une règle assurant que le silence du Parlement vaut accord. Ce droit bénéficierait du soutien d’un fonds d’expérimentation, chargé de soutenir les projets et d’assurer un rôle de catalyseur entre tous ceux capables de faire de grandes différences avec de petites choses.
Pourquoi faut-il encore une fois que le rêve débute par l’argent et que votre première proposition, donc la plus emblématique, soit une dotation de 5000 euros?
Le chiffre n’est pas anodin quand on sait que le revenu moyen mensuel en France est de 1500 euros. Il est là pour marquer les esprits, c’est un chiffre symbolique sans justification comptable; c’est donc le symbole qui est transmis.
Alors comment espérer changer les choses si l’on ne quitte pas les mêmes référentiels?
Bien amicalement
F Desgrandchamps
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Ah il faut lire le livre, cher François, pour comprendre d’où vient ce chiffre, qui n’est pas que symbolique. 5000 euros ce n’est plus du revenu, c’est un début de patrimoine. Ca peut permettre de débloquer un prêt professionnel ou d’investir dans un moyen de transport. C’est donc généralement la référence qu’on se donne lorsqu’il s’agit de redistribuer le patrimoine.
Lors des premières expérimentations du RSA en Meurthe et Moselle, il y a maintenant 10 ans, j’avais rencontré un jeune homme qui avait commençé sa carrière professionnelle au RMI. Il avait à peine 25 ans et pleins d’idées. Il portait l’utopie d’une économie sans argent. Lorsque je lui avais fait remarquer qu’il touchait tout de même le RMI et demandait fort légitimement à être payé pour nous accompagner dans l’aventure, il m’avait répondu que je n’avais rien compris à son projet.
Redistribuer la monnaie c’est le plus sûr moyen de remettre de l’égalité lorsqu’elle n’émerge pas selon des mécanismes de marché. C’est un bon référentiel ! Sans doute le seul qui permette d’aboutir à plus d’équité. Et notre jeunesse en a besoin.
Pour rebondir sur votre propos, je ne vois donc que deux façons de quitter ce référentiel : l’économie de troc ou considérer que les inégalités que subissent les jeunes sont très bien comme elles sont.
Au plaisir de s’en parler en tout cas et merci pour votre commentaire.
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